Entretien croisé avec
Pauline Payen
et Noelia Diaz-Iglesias

Pourquoi parmi toutes les plantes et les végétaux qui existent, avoir choisi de parler de celles que l’on appelle les mauvaises herbes ?

Pauline (l’autrice) : Cette très bonne idée vient en premier lieu de Marianne et Céline, les éditrices de Panthera ! Elles sont parties du constat qu’il n’existait quasiment aucun ouvrage jeunesse consacré à ces plantes mal aimées. Le projet m’a tout de suite plu, tant pour son intérêt pour les plus jeunes (en traitant les mauvaises herbes, on aborde plein de notions de botanique valables pour toutes les plantes) que pour son côté militant. Nous voulions faire comprendre aux enfants (et aux plus grands) que les mauvaises herbes ne sont pas si mauvaises que ça !

Le troupeau de l'Association Clinamen par Rose Le Bescond

Lorsque tu te lances dans un projet d’illustration comme celui-ci, l’autrice te donne-t-elle des directives ou bien es-tu libre d’illustrer ses écrits selon ta propre vision des choses ?

Noelia (l’illustratrice) : J’avais carte blanche, libre à moi d’ajouter ma patte et de laisser aller mon coup de crayon ! Mais, comme il s’agit d’un documentaire, Pauline m’a beaucoup aiguillée pour la justesse des dessins. C’est important d’être au plus prêt de la réalité, même si mon style de  dessin n’est pas strictement réaliste, afin que les petit.e.s lecteur.ice.s puissent facilement les reconnaître. Et tout simplement, ne pas raconter de carabistouilles !

Comment as-tu choisi ta palette de couleurs ? Était-elle inspirée par les couleurs d’une saison, d’un lieu ou d’autre chose ?

Noelia : J’ai tout simplement observé les différents verts des fleurs afin de proposer une gamme étendue. Ensuite, j’ai privilégié des couleurs vives et directes pour évoquer le soleil et le printemps.

Extrait de La Cavale de Rose Le Bescond et Lucile Birba, éditions Panthera

Que représentent les mauvaises herbes pour toi ? Sont-elles importantes ?

Pauline : Pour moi, ce sont des plantes comme les autres ! Leur seul « tort » est d’avoir poussé là où les humains ne les attendaient pas. Heureusement, de plus en plus de communes laissent ces plantes sauvages s’installer un peu partout, dans les murs, sur les trottoirs… C’est chouette ! Côté campagne, j’aime particulièrement le coquelicot, tant pour sa jolie couleur rouge que pour sa floraison qui rime avec les beaux jours, et même pour la sonorité de son nom !

Laquelle de ces plantes as-tu préféré illustrer ? Est-ce aussi ta préférée ?

Noelia : Les pissenlits ! J’adore toutes leurs transformations ainsi que la variation de leurs couleurs, du vert au rouge, dans leur tiges. J’ai particulièrement apprécié découvrir et dessiner la digitale pourpre. Ses couleurs sont si belles, et sa feuille est impressionnante avec ses deux côtés complètement différents.

Extrait de La Cavale de Rose Le Bescond et Lucile Birba, éditions Panthera

Dans le livre, tu proposes un guide de reconnaissance mais tu donnes aussi des conseils pour réaliser un herbier, en as-tu déjà réalisé ? À quoi servent-ils selon toi ? 

Pauline : Comme beaucoup, j’ai réalisé des herbiers dans le cadre scolaire et même s’il s’agissait d’un travail, j’ai toujours pris beaucoup de plaisir à les faire ! Puis, je m’y suis remise lors d’ateliers organisés avec des enfants autour de Mauvaises herbes. À chaque veille d’atelier, je partais en quête de plantes sauvages pour montrer les variétés incroyables que l’on pouvait trouver autour de nous. Les enfants ont ensuite pu réaliser de superbes herbiers personnalisés ! J’espère que ça leur aura donné envie d’en refaire, à d’autres saisons et donc avec d’autres plantes. Entre mars, à la sortie du livre, et juin, j’ai pu trouver des plantes différentes à chaque fois !

Extrait de La Cavale de Rose Le Bescond et Lucile Birba, éditions Panthera
Couverture de Mauvaises herbes de Pauline Payen et Noelia Diaz-Iglesias, éditions Panthera

Mauvaises herbes

Pauline Payen & Noelia Diaz Iglesias

Un documentaire jeunesse où l’on apprend que les mauvaises herbes ne sont pas si mauvaises que ça.