Entretien croisé avec
Pauline Payen
et Julie Michelin

Qu’est-ce qu’inspirent les algues ?

Pauline (l’autrice) : Beaucoup de souvenirs ! Je suis Bretonne et, petite, j’ai passé de nombreuses heures dans les algues accrochées aux rochers de l’estran. Avec ma sœur, armées d’épuisettes, on fouillait au milieu du fucus pour trouver des crevettes, crabes ou petites bêtes dans les mares. Et quand on se baignait, on se jetait souvent des algues l’une sur l’autre, ou bien l’on partait à la recherche du plus long lacet de mer possible. Aujourd’hui, j’aime toujours les observer de près lorsque je vais sur la côte. Et j’adore leur odeur à marée basse !

Qu’est-ce qui t’a attiré dans l’illustration du livre ? Y a-t-il une information qui t’a particulièrement marqué lors de la lecture du texte ?

Julie (l’illustratrice) : En général, j’aime beaucoup dessiner les plantes, elles sont nombreuses et riches en formes et en couleurs. J’aime aussi le mélange des matières et la rencontre entre certains états. Illustrer Algues, c’était un peu tout cela en même temps ! J’ai pris beaucoup de plaisir à dessiner les fonds marins avec tous ses petits habitants, mais aussi rendre les effets de l’eau et des éléments organiques dans et hors de l’état liquide. Et faire danser les algues sous l’eau. Découvrir cet univers à travers les textes de Pauline était très plaisant. J’ai appris beaucoup sur les algues, leurs formes variées, à les différencier et les reconnaître sur la plage. Mais j’ai aussi découvert l’existence des bancs de Maërl et que les algues pouvaient s’installer dans le pelage des paresseux !

Qu’est-ce que tu trouves le plus intéressant chez les algues et qui pourraient captiver nos lecteur.ices ?

Pauline : Ce sont des êtres vivants incroyables ! Elles vivent au rythme des marées et se sont adaptées pour, à la fois, supporter les rayons du soleil à marée basse, et résister aux courants et aux tempêtes ! Tout ça en étant accrochées aux rochers par de simples crampons… Quant aux algues microscopiques, le phytoplancton, ce sont elles qui sont à la base de la chaîne alimentaire des océans. Et en plus, on leur doit près de la moitié du dioxygène qui est dans notre air. Bref, grâce aux algues, la vie a pu se développer sur la planète ! C’est fou, non ?

Comment as-tu travaillé sur cet album ? Quelle technique as-tu choisie ?

Julie : J’ai mélangé plein de techniques : des crayons de couleur, de l’aquarelle, de l’encre, des feutres pinceaux, du crayon à papier et des feutres alcool !

Parmi toutes les algues, avez-vous une favorite ?

Pauline : Difficile de choisir ! Je dirais le fucus vésiculeux, un classique de nos côtes bretonnes. J’aime sa jolie fronde aplatie aux bords ondulés et avec ses petits flotteurs remplis d’air. Qui n’a jamais tenté d’ouvrir ses flotteurs en étant petit.e ? J’ajouterais quand même la laitue de mer, pour sa belle couleur verte et sa texture toute douce : c’est plutôt agréable quand elle vient se coller à la peau pendant la baignade !

Julie : Difficile de choisir, mais je dirais le Fucus vésiculeux avec ses petites poches d’air qui lui servent de bouées. Suivi de près du Gélidium Corneum pour sa belle couleur rouge et son arborescence.